Le mont Meru est situé à l'intérieur du parc national d'Arusha, et son ascension en soi est une expédition à préparer à l'avance. C'est un superbe volcan de 4 566 m d'altitude et d'une vingtaine de kilomètres de circonférence à sa base, ouvert en direction de l'est, sur une grande moitié, par un immense cratère résultant d'une gigantesque explosion. Du cratère à l'arête demi-circulaire du sommet, l'explosion a laissé des murs de plus de 2 000 m de hauteur. Au milieu, s'élève un cône de lave impressionnant, presque parfaitement circulaire, datant des dernières éruptions, à la fin du XIXe siècle. Ce volcan est loin d'être endormi, puisque des fumées y ont été observées dans les années 1940 et que des sources d'eau chaude en jaillissent. C'est le cinquième plus haut sommet africain, après le Kilimandjaro (5 895 m), le mont Kenya (5 199 m), le Mawenzi (5 149 m) et le Rwenzori (5 109 m). Le volcan, rebaptisé un moment " Pic socialiste ", porte le nom de l'ethnie bantoue qui habite la plaine à son pied, du côté nord-est : les Wamerus.

L'ascension. Le mont Meru offre une très belle voie de trek, qui se fait généralement en 3 jours, sinon en 4. Pour les formalités, un supplément est à payer à l'entrée du Arusha National Park par personne. Le trek ne représente aucune difficulté technique et absolument aucun danger objectif tant que l'on suit la voie normale en simple marche, et que l'on ne perd pas son guide. Des sportifs entraînés à l'effort en haute altitude peuvent gravir ce sommet très intéressant en 2 jours, en groupant les étapes 1 et 2. L'ascension doit être réservée à l'avance auprès du parc, car il est obligatoire d'acquitter les taxes en vigueur et de partir avec un guide armé, du fait de la présence sur les pentes de buffles, d'éléphants et de léopards. Il est conseillé de s'assurer également les services d'un cuisinier qui se chargera aussi de porter la nourriture et l'eau potable pour la durée du trek. Pour assurer la réussite de votre ascension, le mieux est de passer par une agence qui s'occupera de toute l'organisation, du transport, du ravitaillement... Attention, contrairement aux refuges gardés des montagnes européennes, ceux d'ici ne proposent pas de repas ni de matériel de cuisine.

A moins de disposer d'au moins 3 ou 4 jours pour se reposer entre-temps, ne considérez en tout cas pas cette ascension comme une préparation au Kilimandjaro, parce qu'elle est assez fatigante, et parce que les mécanismes d'acclimatation ne jouent de façon sensible qu'au bout de 4 à 8 jours en altitude. Au sommet, la pression atmosphérique et la quantité d'oxygène ne représentent que 56 % de celles du niveau de la mer. Boire environ 4 litres par jour pendant l'ascension peut cependant aider fortement l'irrigation de tous les organes et l'oxygénation, et réduire les risques du mal des montagnes.

Jour 1. Momela - Miriakamba Hut. Après les formalités et la prise de contact avec votre guide à Momela Gate (1 500 m d'altitude) commence la traversée de la rivière Ngare Nanyuki. Sur une belle piste forestière en pente assez douce, on traverse plusieurs gués, on passe sous le fig tree arch (un figuier étrangleur impressionnant, formant une arche sous laquelle peuvent passer des véhicules tout-terrain), avant d'atteindre, en une heure et demie, les chutes d'eau de Maio. Encore une heure et demie et on arrive à Kitoto Camp, d'où, lorsque le ciel le permet, la vue sur les lacs de Momela, le parc national d'Arusha et le Kilimandjaro est splendide. Il faut alors encore une heure pour gagner Miriakamba Hut, à 2 510 m, en passant par le cratère du Meru, un grand plateau ouvert à l'est, couvert de taillis et de clairières, et habité, comme sur les premières pentes, par de nombreux animaux (girafes, phacochères). Nous vous conseillons de demander à votre guide de passer par le point de vue de Njeku, d'où vous pouvez contempler le cratère, de belles chutes d'eau et le cône de lave. Si vous n'y passez pas, vous pouvez y retourner entre 4h et 6h30, après vous être installé et reposé au refuge Miriakamba Hut.

Jour 2. Miriakamba Hut - Saddle Hut. Départ en début de matinée pour 3 heures de marche, sur 1 000 m de dénivelé, en économisant vos forces. Le sentier, assez raide, longe une crête. Les températures restent agréables et la végétation luxuriante, presque tropicale, cède peu à peu la place à des bruyères. Dîner et nuit au refuge Saddle Hut, situé à 3 750 m, un peu en dessous du col joignant le mont Meru au petit Meru. Ne comptez pas sur l'eau : très souvent, la source est tarie. Emportez donc, ou faites emporter, toute l'eau dont vous avez besoin, à partir de Miriakamba. Dans l'après-midi, si vos jambes vous portent encore, vous pouvez monter en une heure sur le petit Meru (3 820 m), et contempler l'embrasement orangé puis rosé des neiges du Kilimandjaro au crépuscule.

Jour 3. Rhino Point et sommet. Lever tôt dans la nuit (vers 1h30 ou 2h), et marche lente sur un sentier, bientôt de roche et de cendre, jusqu'au Rhino Point, marqué par un cairn (diwe en swahili), où l'on arrive après une heure. Il peut facilement faire -10 °C. En fonction de votre heure de départ (si vous vous êtes levé à 4h, ce qui vous évite par ailleurs de monter tout le temps dans le noir), vous pouvez assister ici au lever féerique du soleil sur le Kilimandjaro et toute sa région. Les bruyères se font plus rares, et vous vous engagez sur la crête étroite et aérienne formant le bord du cratère et dominant le cône de lave, sur lequel la vue plongeante est spectaculaire (s'il fait encore nuit, vous en profiterez à la descente). Pendant la saison des pluies, la crête peut être recouverte d'un peu de neige ou de glace qui se gravissent sans aucune difficulté. Après 3 heures de marche et le franchissement de nombreux ressauts, dont on a toujours l'impression que chacun sera le dernier, le sommet est enfin atteint. A 4 566 m sont visibles tous les principaux volcans du nord du pays, situés sur le Grand Rift est africain, dont l'Ol Doinyo Lengai toujours en activité, ainsi que la ville d'Arusha si le ciel n'est pas trop couvert, ce qui n'est pas le cas en général tôt le matin.

La descente. Elle s'effectue par la même voie, en 4 heures jusqu'à Miriakamba, où l'on attrape le chemin qui suit les crêtes formées par de longues coulées de lave et descend directement, en 2 heures, à Momela Gate, à travers hautes herbes et taillis peuplés de girafes, de zèbres, d'éléphants et de buffles. Ces derniers, lorsqu'ils sont surpris au détour d'un buisson, ont une fâcheuse tendance à charger, probablement pour se défendre : suivre de près le guide armé du parc est donc indispensable. Rassurez-vous cependant, les accidents sont rarissimes. On peut diviser cette dernière étape en deux journées, avec une halte au retour, à Saddle Hut ou à Miriakamba Hut. Avant de traverser les prairies qui joignent le bas des pentes à l'entrée du parc, vous pouvez passer par la belle et grande chute d'eau de Momela (Momela ou Tulusia Falls). Enfin, à Momela Gate, votre guide vous remet le document certifiant que vous avez bien vaincu le sommet du mont Meru.

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Mont Meru, Arusha National Park brytta - iStockphoto.com
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